« La France sera intraitable face au racisme, à l’antisémitisme et aux discriminations. »

Je ne me souviens pas avoir suivi sérieusement les allocutions du Président de la République avant le coronavirus, ni même déclarer ma flemme à un homme !
Quand on pense à l’après coronavirus, on pense souvent au NOUS, à notre Société, à notre communauté, et peu à soi, alors que tout part de soi.
Je suis née dans le racisme il y a tout juste 40 ans, mes parents ont défié leur famille pour s’aimer et fonder la leur.
Mon père, ce « bougnoule », dans mes cauchemars était poignardé par des Sknis. Ma peur des Skinheads (néonazis) toute jeune est bien le souvenir d’un racisme violent.
Mon père était un délinquant, je l’ai vu voler de mes propres yeux dans les supermarchés ! Mais je l’ai surtout vu aller travailler tous les jours sur les chantiers parce qu’il n’avait plus le choix. Je l’ai vu s’ouffrir de sa vie d’Algérien en France et boire, jusqu’à en perdre la vie, en Algérie. Mon père n’a jamais voulu être nationalisé Français, ni même accéder à la propriété, il n’a jamais voulu devenir Français, car il ne s’est jamais senti chez lui ici.
« Sale arabe ! ». Je dois avouer que cela m’a blessée sur le coup, et je n’étais ma seule. Lorsque ma mère l’apprend, immédiatement elle me demande de l’emmener sur les lieux du crime. Une fois sur place, elle interpelle le coupable en bas de sa fenêtre pour le challenger « Viens en face, dire que ma fille est une sale arabe connard ! » Plus jamais c’est arrivé !
Ma mère était une jeune femme libre et autonome lorsqu’elle rencontre mon père, c’est d’ailleurs ce qui la pousse à faire le choix de l’amour. Un arabe pour un paysan de l’époque n’était pas un bon parti.
Une jeune française n’était pas non plus un bon parti pour les parents de mon père. La femme blanche est perçue comme une fille facile, qui n’a pas de valeur, ni de bonne fréquentation.
J’ai grandi entre deux clans opposés, rien ne rassemblait mes deux familles en dehors de moi, puis de ma sœur. Je me suis souvent sentie perdue entre-deux familles qui chacune se sentait supérieure à l’autre, mais aussi aux autres.
Les blancs, les arabes et les noirs ! Un monde réduit. La Musique Black a toujours était présente dans ma famille, je paye trace tropical aujourd’hui. Mon père était amateur de reggae, il possédait des centaines de cassettes ! J’adorais quand il écoutait la musique le samedi matin, il semblait heureux. Les hommes noirs étaient de bons musiciens mais ne pouvaient pas être de bons partis … même musulmans …
On hérite du Racisme d’hier, il est en chacun de nous. Je suis née dans le racisme, j’ai vécu au plus près du déracinement et de sa souffrance.
Je viens d’Afrique et d’Europe je suis née par amour, dans le racisme. Je ne peux pas changer le passé, mais je peux continuer à écrire mon histoire, et je serai intraitable moi aussi face au non amour de l’autre !
Prenez soin de vous ❤
Et prenez soin de vos âmes ❤
Salima
#racisme
Merci @Nawale 🙏 Le lire me recentre !
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